28 avril 2023 Informations
Diagnostic du gaspillage alimentaire : un nouveau guide pour aider les industriels dans cette obligation
Suite à la publication de la loi AGEC (article 31), les opérateurs agroalimentaires devaient mettre en place, avant le 1er janvier 2021, une démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire, qui comprend notamment la réalisation d’un diagnostic (article L541-15-3 du code de l’environnement).
La mise en œuvre de ce diagnostic reste cependant libre. L’Ademe a publié une boite à outils, qui bien qu’utile, reste assez succincte.
ADEPALE (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) et le CTCPA (Centre technique agroalimentaire) viennent de publier conjointement un guide à destination des entreprises alimentaires en avril 2023. Ce guide donne des orientations et des précisions sur les définitions (pertes alimentaires Vs gaspillage alimentaire), et des astuces pour la mise en place de ce diagnostic.
Les étapes à considérer d’après ce guide sont les suivantes :
- 1ère étape : Définir le périmètre du diagnostic. Ce périmètre commence aux portes de l’usine, au moment où l’entreprise est propriétaire de la matière (peut comprendre le transport amont si l’entreprise le réalise), et s’arrête aux portes du client.
- 2ème étape : Liste des gisements sortants de l’usine. Par exemple : déchets de blanchiment, de rissolage des légumes, prélèvements d’échantillons contrôle qualité avec ouverture produit et test, matières premières non conformes, surplus de commandes, produits finis déclassés,…
- 3ème étape : Exclusion des gisements inévitables et non comestibles. Cette étape permet de cibler les gisements pour lesquels l’entreprise n’a pas de levier d’action. Il est pertinent de les relever afin d’imaginer des potentiels de valorisation, mais ils ne sont pas à inclure dans le diagnostic gaspillage.
- 4ème étape : Suivi du tonnage de chaque gisement et définition d’un seuil de performance minimale référence.
- 5ème étape : Identification des gisements prioritaires et causes associées.
- 6ème étape : Voies de valorisation et catégorisation des pertes/du gaspillage
- 7ème étape : Analyse – Pistes d’actions de réduction et optimisation des voies de valorisation.
Les voies de valorisation sont à prioriser selon les étapes décrites dans le schéma ci-dessous :
Une analyse de cycle de vie (ACV) d’un produit alimentaire démontre en général que la production agricole contribue de 50 à 80% à l’impact global du produit alimentaire. Or, plus le taux de pertes alimentaires est élevé, plus la quantité de matière utilisée est importante, et plus la production agricole en amont est importante . Diminuer le gaspillage alimentaire contribue donc à diminuer l’impact environnemental du produit.
Pour aller plus loin sur ce sujet, voici différentes ressources citées:
- Coopération agricole – Document sur la lutte contre le gaspillage alimentaire – 2020
- Ademe – IAA témoins : réduire ses coûts, ses pertes et gaspillages alimentaires. Fiches actions – 2019
- Too Good to Go – Pacte Dates de consommation – 2020
- Projet européen FUSIONS (Food Use for Social Innovation by Optimising Waste Prevention Strategies) qui a donné lieu au rapport « Estimates of European food waste levels » – 2016
- Plateforme de l’UE sur les pertes et le gaspillage alimentaires créée en 2016