30 novembre 2023 Informations
La consigne : un passage obligé ? Mesurons les impacts pour mieux convaincre
La consigne (ou le réemploi) n’est plus simplement une option, mais une nécessité émergente à laquelle les entreprises doivent se préparer. Les évolutions réglementaires, comme la loi AGEC, fixent des objectifs ambitieux, tels que la fin des emballages en plastique d’ici 2040. Face à ce changement, il est essentiel de repenser nos pratiques et d’adopter des approches plus durables.
Réemploi ou Consigne, quelle différence ?
Dans le langage courant, le terme de consigne est plus facilement utilisé, mais la principale différence est que le terme « consigne » se rapporte à un coût supplémentaire, rendu lorsque l’on rapporte son emballage. La consigne est un moyen d’inciter les consommateurs à rapporter leur bouteille ou autre contenant afin de récupérer leur consigne déposée, et amorcer donc la boucle du réemploi.
Le réemploi quant à lui, se défini comme toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus. Pour un usage différent, avec un passage par le statut de déchet, on parle de « réutilisation », et s’il y a une étape de traitement, on parle alors de « recyclage ». En anglais, le terme « Re-use » regroupe couramment le réemploi et la réutilisation (c’est-à-dire une deuxième utilisation pour un usage identique ou non), mais pas le recyclage.
Si jamais il y a une consigne, on peut imaginer qu’il y a du réemploi derrière. En résumé, la consigne, c’est un début de réemploi, mais le réemploi peut se faire sans consigne.
Par exemple, la marque Endro cosmétiques propose des cosmétiques en bocaux consignés ou non selon les revendeurs.
Les bouteilles de bière disponibles chez VandB sont consignées contre 0.15 centimes… mais pas toutes : c’est généralement le cas pour les bières belges et allemandes … NDLR : mais que font les marques françaises ?
Toujours côté bières, on voit de plus en plus de brasseries proposer de ramener les bouteilles pour qu’elles soient réemployées sans consigne (même en France, ouf)
Logo du réseau consigne pour inciter au réemploi
Quelles sont les obligations concrètes d’un passage au réemploi ?
Concrètement, il y a beaucoup d’objectifs mais peu d’obligations. Cependant, on peut noter quelques grandes dates souhaitées par la loi AGEC et la stratégie 3R qui en découle :
- 2025 : tendre vers 100% de plastique recyclé (article 5 de la loi AGEC)
- 2027 : 10% d’emballages réemployés (ménagers, industriels, commerciaux) et recyclables (article 9 de la loi AGEC)
- 2030 : obligation pour les emballages d’intégrer une filière de recyclage (article 61 de la loi AGEC)
- 2040 : tendre vers la fin des emballages en plastique à usage unique (article 7 de la loi AGEC)
Pour pouvoir atteindre ces objectifs, un décret définit la proportion minimale d’emballages réemployés à mettre sur le marché annuellement en France. Concrètement, ces obligations sont relayées par les éco-organismes (Adelphe, Citeo, leko pour les emballages ménagers) qui moduleront les écocontributions pour y parvenir.
Les % et les dates d’échéance sont différentes selon les tailles d’entreprise. Dans le cas d’une gestion collective, c’est la somme des exigences incombant aux adhérents de la structure qui sont pris en compte.
Pourcentage des emballages mis en marché qui devront être réemployés ou réutilisés | |||
Producteurs dont le CA annuel > 50 millions d’€ | Producteurs 20<CA<50 millions d’€ annuel | Autres producteurs (CA<20 millions d’ €) | |
2023 | 5% | ||
2024 | 6% | ||
2025 | 7% | 5% | |
2026 | 8% | 7% | 5% |
2027 | 10% | 10% | 10% |
Quels impacts à prendre en compte ?
Il est crucial d’aborder la consigne avec une vision holistique en considérant la pensée en cycle de vie. Cela englobe les ressources nécessaires au réemploi (comme le transport et le lavage) mais aussi la production et la fin de vie des emballages. Tout n’est pas acquis et la transition vers la consigne peut nécessiter des ajustements : définir un nombre minimal de réutilisations en fait partie.
Les impacts environnementaux peuvent être mesurés, mais des ajustements organisationnels tels que des achats de machines de lavage, de bacs de transport, de véhicules (et de carburant), des ressources humaines supplémentaires, etc. peuvent être nécessaires. Cela engendre des coûts, mais d’autres seront gagnés en évitant les achats d’emballages jetables et de coût de traitement des déchets.
Chez Donnons du Sens, nous sommes là pour accompagner les entreprises dans leur transformation, en mesurant les bénéfices environnementaux réels. Grâce à notre expertise, nous pouvons aider les entreprises à déterminer le nombre optimal de réutilisations et maximiser les avantages écologiques de leur démarche.
Des financements existent pour mettre en place des solutions liées à la consigne / réemploi, pour lesquelles des études d’impacts seront surement demandées. Ces études fournissent des données objectives qui peuvent être utilisées pour attirer des investissements, obtenir des aides financières, et renforcer la crédibilité de l’engagement envers la durabilité.
Si vous envisagez des projets liés à la consigne, n’hésitez pas à nous contacter. Nous sommes là pour guider vers des choix responsables et mesurer l’impact positif que les entreprises peuvent avoir sur notre environnement.
Quelques réalisations par Donnons du Sens
- Berny en 2022
Analyse de cycle de vie simplifiée comparative entre la solution Berny réemployable en inox, et un emballage jetable. Berny a levé 2M€ en 2022.
- Yse Consigne : recyclage Vs réemploi en 2023
Dans le cadre d’un dossier pour l’ADEME, la société Yse Consigne basée en Alsace, a demandé une étude comparative du recyclage du verre par rapport au réemploi de bouteilles consignées transport et lavage), avec un focus sur les déchets évités, l’énergie, l’eau, et la quantité de CO2eq.)
- Rempil’it en 2023
Analyse de cycle de vie comparative entre la solution de réemploi Rempil’it en verre et en plastique, contre deux solutions d’emballages jetables.